LYNYRD SKYNYRD à Knebworth le 1er Août 1976
La sortie de ce concert en multi-format constitue un évènement pour tous les fans du mythique combo
de Jacksonville.
Bien sûr, de larges extraits de ce show avaient été inclus dans le long métrage « Freebird, the movie ». Mais là, on a droit à l’intégralité de la prestation anglaise de Lynyrd Skynyrd. De plus, on peut voir les musiciens évoluer sur scène entre chaque morceau. On peut par exemple admirer Ronnie Van Zant buvant au goulot d’une bouteille qui ressemble fort à un litron de vin blanc.
Et puis, on se délecte de « Freebird », visiblement apprécié du public britannique de l’époque d’après les gros plans des spectateurs. On peut même entendre Ronnie dédier la chanson à Duane Allman pendant le solo de piano de Billy Powell.
On peut également vérifier l’anecdote de l’avancée de la scène. Durant tout le concert, le groupe ne bouge pratiquement pas d’un millimètre en avant, se contentant d’arpenter la scène de long en large. Il faut dire que cette avancée est censée représenter la langue du logo des Rolling Stones, formation vedette du festival. Les Stones et leur manager ont exigé qu’aucun musicien ne marche dessus, même pour se rapprocher du public. Les mecs de Skynyrd semblent obéir comme de bons garçons. Mais à la fin de « Freebird », Ronnie pousse littéralement Allen Collins et Steve Gaines sur la langue, aussi loin que la longueur des jacks peut le permettre. Il fait ensuite signe à Gary Rossington et Leon Wilkeson de les rejoindre pour le final. Seul le pauvre Leon reste en arrière car son cordon est trop court. Mais dès que le dernier accord est plaqué, Ronnie ramène tout le groupe sur le bord de la fameuse langue pour saluer les spectateurs. Non, même les Stones ne dicteront pas leur loi à un Ronnie Van Zant !
Tout ceci est donc bien sympathique et constitue un document essentiel de ce qu’était Lynyrd Skynyrd à la grande époque. Un show que doit absolument posséder tout amateur du groupe.
Cependant, si l’image est correcte, on peut quand même déplorer des défauts relatifs au mixage. Par exemple, sur l’intro de « Working for MCA », le beuglement de Leon Wilkeson couvre tout le reste. Ou bien on entend tout à coup les choristes bien plus fort que nécessaire.
Bon, cela reste des défauts mineurs qui n’empêchent pas d’apprécier le show.
Mais il y a nettement pire. Beaucoup de gens vont sans doute se dire que ce concert est exceptionnel car Allen Collins se lâche en improvisation sur le solo traditionnel de « Freebird ». Mais il y a erreur !
Je vais d’abord préciser que ce qui va suivre n’engage que moi et que mon raisonnement s’adresse plus particulièrement aux guitaristes.
Allez, place au scoop !
Le solo final de « Freebird » n’est pas celui d’Allen mais celui de Steve Gaines !
Et ça, j’en suis certain à plus de 99 % !
Après avoir regardé plusieurs fois de suite la fin de ce morceau, une conclusion s’impose. Après le break, une seule guitare émerge de l’ensemble (on n’entend même plus la rythmique de Gary Rossington). Cette guitare a été « isolée » au mixage et ce qu’on entend ne correspond pas du tout à ce que joue Allen. Comme d’habitude, il saute sur place en balançant ses notes aiguës en moulinets ininterrompus. Seulement, certaines des notes du solo sont plus espacées entre elles et sont jouées en milieu de manche, ce qui se calque parfaitement sur la position de la main gauche de Steve et sur les mouvements de sa main droite.
La preuve est faite, les images ne mentent pas. Maintenant, si quelqu’un a une autre explication, qu’il n’hésite pas à se faire connaître.
Tout rentre dans l’ordre à la fin du morceau avec les trois guitares qui redeviennent audibles. Cette erreur de mixage semble d’origine car on constate le même problème en visionnant le clip de « Freebird » à Knebworth sorti il y a des années (de qualité très moyenne) et en écoutant le « bootleg » audio de ce concert.
Bon, il est assez rare de pouvoir écouter les prouesses de Steve Gaines sur « Freebird » aussi clairement.
Donc, une raison de plus de se procurer ce show.
Á part ça, on ne va pas faire les difficiles et profiter de ces images qui appartiennent dorénavant à la légende.
Would you still remember me ? Yes, we do!
Olivier Aubry
Sortie le 9 avril 2021 en plusieurs formats en DOUBLE VINYLE+DVD EDITION LIMITÉE,
EN CD+DVD, EN CD+BLU-RAY, ET EN DIGITAL chez Eagle Rock Entertainment, Universal et Mercury.
Merci à Isabelle Louis